vendredi 15 janvier 2010

Journalistes enlevés en Afghanistan : la FFAP réagit aux propos du Président Sarkozy


Le 30 décembre dernier, deux journalistes de France 3 étaient enlevés en Afghanistan, alors qu'ils effectuaient un reportage sur la sécurisation de la région de la Kapisa par l'armée française, pour le magazine Pièces à conviction.

Cet enlèvement aurait, selon Europe 1, provoqué une grosse colère du Président Nicolas Sarkozy qu'il aurait exprimée avec véhémence lors du conseil des ministres du mardi 5 janvier. Toujours selon Europe 1, le président aurait en substance déclaré que "ces journalistes étaient inconscients. Ils ont agi en contradiction avec les consignes de sécurité. C'est insupportable de voir qu'on fait courir des risques à des militaires pour aller les chercher dans une zone dangereuse où ils avaient l'interdiction de se rendre..."

Nicolas Sarkozy aurait en outre exigé du ministre de la Défense, Hervé Morin, d'afficher une totale transparence sur les frais engagés. "Il faut que les Français sachent le coût de cette histoire".

Dès le lendemain, Arnaud Hamelin, Président de la Fédération française des agences de presse (et de l'agence Sunset Presse) publiait un communiqué en réaction aux propos présumés de Nicolas Sarkozy :

La  FFAP estime « déplacés » les propos du Président de la République.

La Fédération française des agences de presse (FFAP) a réagi vivement aux propos prêtés à Nicolas Sarkozy, au Conseil des Ministres de mercredi, à la suite de l’enlèvement de deux journalistes de France 3 en Afghanistan. Pour Arnaud Hamelin, Président de la FFAP et lui-même correspondant de guerre pendant plus de vingt ans, « de tels propos sont déplacés d’autant qu’ils font abstraction de l’angoisse des familles et amis des deux otages. Les journalistes sont des gens sérieux qui remplissent professionnellement une mission d’intérêt général, parfois au péril de leur vie ». Rappelons qu’en 2009, cent vingt-et-un journalistes de toute nationalité, ont été tués dans 25 pays.

« Les traiter d’inconscients, serait les confondre avec des vacanciers skiant en hors-pistes un jour d’avalanche, ajoute Arnaud Hamelin. Les journalistes exercent un métier à risque qui consiste à remplir un devoir d’informer en assumant des risques et même s’il y a pu avoir une erreur de jugement de leur part, il n’est pas question de leur interdire quelque accès que ce soit. Quant au devoir de l’Etat, il consiste à protéger ses concitoyens, les journalistes tout comme les spéléologues ou les skieurs». De toute façon, « Quant à savoir le « coût de cette histoire », conclut Arnaud Hamelin, il sera toujours assez tôt pour se livrer au jeu des comparaisons parmi les dépenses publiques».



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