lundi 18 janvier 2010

Journalistes enlevés en Afghanistan : réactions en chaîne


Après la FFAP, le Syndicat national de journalistes (SNJ) s'est à son tour indigné, dans un communiqué diffusé vendredi 15 janvier, des propos qu'aurait prononcés le président Sarkozy lors du conseil des ministres du 5 janvier :


Afghanistan : l'honneur des journalistes


"C'est tout à l'honneur des journalistes d'aller exercer leur profession là où c'est le plus nécessaire.

Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, tient à saluer toutes les consoeurs et les confrères qui, parfois, au péril de leur vie et de leur liberté tiennent à poursuivre leur mission de témoignage sans laquelle notre profession risquerait bien vite de se restreindre à un nombre très limité de pays et à transmettre des informations qui ne géneraient personne.

Pourquoi au Méxique, en Russie et dans ses pays limitrophes, pourquoi en Irak, et en Afghanistan etc. des journalistes s'obstinent à recueillir des informations sinon pour remplir leurs missions au service des citoyens ?

Le SNJ tient à rappeler que deux de ses confrères sont toujours retenus en otage en Afghanistan depuis le 30 décembre 2009 et tient à stigmatiser celles et ceux qui se sont permis de les discréditer sans les connaître. Ils sont tous deux très expérimentés et ont couvert de nombreux secteurs de guerre.

Le SNJ regrette que la direction de France Télévisions ne réagisse pas publiquement aux mises en cause publiques du travail de ces journalistes relayées, sans vérifications, par certains médias.

Il est également inacceptable de parler de coût quand un français, quel qu'il soit est en difficulté à l'étranger. La France s'honore encore de porter un secours sans conditions à tous ses ressortissants.

Le SNJ demande à tous les journalistes d'apporter leur soutien aux deux journalistes de France 3 comme ils ont su le faire précédemment et de s'assurer auprès des pouvoirs publics que les efforts pour les libérer se poursuivent sans discontinuer.
Paris, ce 15 janvier 2010"


Invité dimanche du Grand Rendez-Vous Europe 1 - Le Parisien / Aujourd'hui en France, Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, a remis de l'huile sur le feu, en confirmant et en justifiant les propos présidentiels :

"C'est vrai que Nicolas Sarkozy, à plusieurs reprises, a dit que cette imprudence était vraiment coupable, parce qu'ils avaient été très clairement mis en garde, il leur avait été très clairement demandé de ne pas s'aventurer ainsi parce qu'il y a des risques (...) Ils font courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées qui, du reste, sont détournées de leurs missions principales. Je crois que, quand même, le scoop ne doit pas être recherché à tout prix"

(Pour écouter l'émission en intégralité, cliquez ici)

En réaction, c'est aujourd'hui l'Association du prix Albert Londres qui publie un communiqué :

"Paris, le 18 janvier 2010

L'association du prix Albert Londres tient à marquer sa solidarité avec tous les journalistes qui, à travers le monde, parfois au péril de leur vie et de leur liberté, tiennent à exercer leur métier là où leurs enquêtes et leurs témoignages sont les plus nécessaires.

Le devoir d'informer est une condition vitale de la démocratie, au même titre que la liberté d'expression.

Albert Londres n'aurait jamais accepté de se laisser dicter les sujets sur lesquels il devait enquêter,  encore moins ceux sur lesquesl il ne devait pas enquêter, quelq que soient les dangers. Cette règle est un principe de base de notre métier, aujourd'hui comme hier.

L'Association du prix Albert Londres demande donc à tous les journalistes d'apporter leur soutien aux deux journalistes de France 3 retenus en otages en Afghanistan depuis le 30 décembre, et aux pouvoirs publics de faire tous leurs efforts pour obtenir leur libération."

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